Ne pas vouloir d’enfant : un choix encore trop controversé
Vous ne voulez pas d’enfants ou ne savez pas si vous en voulez et pourtant vous devez justifier un choix qui peut être ambivalent. Dans une société où fonder une famille coule de source, rares sont les femmes encouragées à remettre leur désir de maternité en question. Une réflexion poussée et réfléchie permettrait pourtant de faire un choix en accord avec leurs besoins et leur partenaire pour évoluer vers un couple stable et épanoui.
Vouloir ou ne pas vouloir d’enfant : se poser les bonnes questions!
Depuis l’émancipation des femmes, le droit à la contraception et à l’avortement, les femmes ont le droit de travailler et de choisir si elles veulent des enfants ou non. Madame Veil, par la votation de cette dernière loi, a rendu aux femmes leur liberté !
Se questionner : une première étape pour savoir si vous désirez devenir mère
Les femmes d’aujourd’hui sont dans leur bon droit (à minima d’un point de vue juridique…), de se demander si elles veulent ou non des enfants : tenez-le-vous pour dit ! Mais la réponse ne coule pas de source pour tout le monde car l’ambivalence du désir d’enfant ou non fait partie de la nature humaine. Plusieurs questions se posent :
- Suis-je prête à voir mon corps changer ?
- Suis-je prête à compromettre ma liberté pour le bien de mon enfant ?
- Serais-je une bonne mère, moi, qui ai toujours eu des relations tendues avec la mienne ?
- Mon couple survivra-t-il à ce changement ?
- Quel avenir je laisse à mon enfant dans un monde où tout va mal ?
- Aurais-je suffisamment d’argent pour subvenir à ses besoins ?
- Est-ce éco-responsable de faire des enfants aujourd’hui ?
Autant de craintes et de questionnements légitimes que vous avez le droit d’avoir (pour ne pas dire le devoir !).
Pression sociale et familiale : on ne fait pas un enfant pour faire plaisir ou par devoir
Face à la pression sociétale qui prône encore et toujours la parentalité victorieuse, il semble compliqué de se faire entendre sur ses doutes et questionnements sans faire face à un jugement moral de son entourage et de la société. Très vite, vous vous trouvez confrontée à des incompréhensions, des questionnements, et parfois même à de la pitié et de la suspicion ! Ne trouvez-vous pas cela incroyable, d’autant plus lorsque cela vient de femmes ?! Pourtant l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques en France) évalue à 5% la proportion d’hommes et de femmes à ne pas vouloir d’enfant. Cela reste une minorité mais ce chiffre est en constante évolution.
Combattre les préjugés sur les femmes qui ne veulent pas d'enfants
Enumérons tous ces préjugés auxquels vous pourriez faire face en tant que femme se questionnant ou ne désirant pas d’enfant :
- Les femmes qui ne veulent pas d’enfants n’aiment pas les enfants : Faux !
- Les femmes qui ne veulent pas d’enfants sont carriéristes : Faux archi faux!
- Les femmes qui ne veulent pas être mère sont égoïstes : Encore faux !
- Un couple qui ne veut pas d’enfant n’est pas un couple stable : Ah bon ?!
Rappelez-vous : nous parlons de choix. Si vous choisissez de ne pas avoir d’enfant, alors cela fait de vous une personne engagée et responsable ; vous aurez pesé le pour et le contre. C’est en toute connaissance de cause que vous aurez décidé de faire ce qui est bon pour vous, soyez en fière, tout le monde ne peut pas en dire autant !
Certains regrettent même la parentalité!
Dans les années 1970, une chroniqueuse américaine du Chicago Sun Times a mené une enquête auprès des parents ayant des enfants en leur demandant s’ils referaient ce choix de parentalité : 70% d’entre eux ont répondu non. Plus récemment, une enquête a été menée en Belgique : 13% des parents avouent regretter d’avoir eu des enfants.
Non, vous n’êtes ni « carriéristes » ni « égoïstes » ni « étranges », vous savez juste ce que vous ne voulez pas : des nuits sans sommeil, une logistique de folie à gérer au quotidien, une responsabilité à vie et avant tout le non-respect de vos besoins personnels !
Ces couples qui ne désirent pas d'enfants : un choix mûrement réfléchi
Votre choix est fait et assumé, tel qu’il soit, bravo ! Encore faut-il que votre compagnon partage le même souhait. Rappelons-le, un enfant se fait à deux ! Si votre partenaire ne conçoit pas sa vie sans enfants et que, pour vous, cela est inenvisageable d’en avoir ; soyons honnêtes, l’avenir du couple semble compromis.
La non parentalité : se mettre d’accord
Si vous êtes tous les deux ouverts d’esprit voir indécis sur ce sujet : parlez-en ! Il y a un réel processus de réflexion à mener pour ne pas prendre de décision à la légère. Il convient dans un premier temps de déterminer le pourquoi du non-désir ou du désir d’enfant. Les raisons pour concevoir un enfant ne doivent pas être mauvaises comme, par exemple : avoir un enfant pour combler un vide et faire de ce bébé ce qui donne sens à votre vie ; cela deviendrait trop lourd à porter pour l’enfant.
Raisons pour lesquels le couple renonce à l’arrivée d’un enfant
Voici deux témoignages parus sur le Huffington Post en 2016 de couples expliquant leur choix de ne pas vouloir d’enfants :
“Mon compagnon et moi nous sommes plusieurs fois demandé si nous avions envie d’avoir des enfants. (…) Les années ont passé (…) et nous avons établi des priorités, pris l’habitude d’un certain mode de vie. De notre point de vue, un enfant bouleverserait l’équilibre que nous nous sommes construits.” — Sarah
“Ne pas avoir d’enfants était une évidence pour nous, la conséquence logique de nos modes de vie. Je veux pouvoir voyager, faire ce que je ne pourrais pas faire si j’avais des enfants. (...) C’est l’un des multiples facteurs que l’on prend en compte. (...) C’est aussi une réaction rationnelle sur le sens de la paternité, et ce que ça implique pour le reste de votre vie.” — Steve
Si vous ne voulez pas d’enfants, vous êtes donc loin d’être la seule dans ce cas-là et les raisons sont multiples. Un mouvement s’est créé de l’autre côté du continent tant ce phénomène grandit d’année en année : il s’agit du « mouvement childfree » désignant les femmes ayant choisi volontairement de ne pas avoir d’enfants. Mesdames, joignez vos voix et faites-vous entendre!
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